« JARDINS » au Grand Palais !
Voilà un thème de saison !
L’exposition « Jardins » au Grand Palais célèbre une nature qui, sans l’intervention de l’homme, ne serait pas.
Allez humer l’air des « Jardins » au Grand Palais. Des bouquets vous accueillent, votre odorat est chatouillé par de fraiches senteurs, votre œil se détend. Vous êtes loin de Paris. Cette évasion délicieuse dure le temps du printemps, à quelques jours près, du 15 mars au 24 juillet 2017.
L’idée de cette exposition est séduisante, comme le sont de nombreuses œuvres présentées. J’avoue cependant avoir été déroutée. Je n’ai pas trouvé de fil conducteur. J’ai erré, surtout dans les premières salles, comme une âme en peine, perdue.
« Notre parti pris est d’évoquer tous les types de jardins ; le parcours dans l’exposition n’est donc ni chronologique, ni réellement thématique. Dans chaque salle, des œuvres d’art côtoient l’art d’aujourd’hui et des objets…..Nous voulions rendre perceptibles les différents temps du jardin » souligne les trois commissaires de l’exposition dans leur présentation.
Au fond, pourquoi pas ? Alors pour profiter de cette promenade originale dans le monde des jardins, laissez-vous porter par ce flot continu de surprises, souvent très belles. Elles surgissent là où vous ne les attendez pas et elles vous emportent tout au long de cette exposition.
Surprises
Les surprises, j’en ai eu de nombreuses. Trois m’ont particulièrement frappée.
1) « Bibliothèques de terres/Loire »- Koichi Kurita
Je suis tombée en arrêt devant ces 400 prélèvements de terre effectués par cet artiste japonais le long de la Loire, depuis sa source jusqu’à l’estuaire. J’ai été séduite par la subtilité des couleurs terre de ces 400 petits carrés de sol. Le tout, posé sur du papier japonais, a fière allure.
Ces 400 petits carrés « témoignent de l’incroyable diversité des sols. Souvent perçus comme de simples supports de culture, les sols, mélanges d’éléments organiques et minéraux, sont des milieux vivants complexes et essentiels à la vie sur notre planète » explique l’artiste Koichi Kurita. Belle démarche, tout en humilité, qui rappelle la philosophie des jardins japonais. Alors même que l’homme est si peu respectueux de sa planète qui, pourtant, le fait vivre.
2) Les outils du bon jardinier !
Etait-ce vraiment nécessaire de les exposer ? Si on me demande mon avis, je réponds par la négative. D’autant plus que même un géant ne peut pas les contempler de près. Regardez la photo ci-dessous, tous ces outils sont présentés sous les spots du plafond, au demeurant très haut, du Grand Palais…
Mais, je reconnais bien volontiers que leur présence nous plonge dans le monde ancestral des jardiniers, toujours d’actualité, même aujourd’hui où les méthodes traditionnelles détrônent les produits chimiques. Tant mieux !
3) « Devant de corsage-Lys »-Maison Cartier
Changement radical d’univers ! La haute joaillerie s’est toujours inspirée de la nature pour ses créations.
« Jardins » nous permet d’admirer, notamment, de splendides boucles d’oreilles, colliers, clips, broches de chez Van Cleef & Arpels, Cartier…. Ce « Devant de corsage-Lys » de Cartier est éblouissant (la photo un peu moins…désolée !).
Ces 3 exemples illustrent la diversité de cette exposition et son côté déroutant.
« J’ai descendu dans mon jardin… »
La célèbre comptine française du XVIIème siècle « J’ai descendu dans mon jardin….», toujours à la mode, pourrait s’appliquer aux peintres avec lesquels je me suis promenée dans cette exposition « Jardins ». Belle promenade ; voilà un petit aperçu, sans chronologie. Juste le plaisir des yeux !
Et pour finir : « Le vieux jardinier ». Il est extraordinaire, tout en puissance, en rayonnement. Cet homme, aussi rustre que magnifique, s’impose par sa seule présence. Le peintre, Emile Claus, né en 1849 dans un petit village des Flandres, est l’un des principaux représentants du « Luminisme » (le soleil enveloppe le jardinier) dans l’art belge.
Belle promenade, savourez cette exposition et laissez-vous porter !
Françoise Revol-O’Quin | FRQ
-L’exposition “Jardins” se tient au Grand Palais
Avenue du général Eisenhower – 75008 Paris
jusqu’au 24 juillet 2017.
www.grandpalais.fr
En liaison avec la Galerie de l’Angle
45 rue des Tournelles
75003 Paris