« Luxure » vers 1890–
Chêne, pin avec traces de plychromie et rehauts dorés, métal
Frederikssund, J.F. Willumsens Museum
GAUGUIN,
UN ARTISTE AUX TALENTS MULTIPLES !
Jusqu’au 22 janvier 2018, vous pouvez admirer au Grand Palais des œuvres, aussi diverses que variées, de Gauguin. J’ai ainsi découvert que le peintre Gauguin était aussi céramiste, sculpteur sur bois, graveur… Bref, un artiste aux talents multiples !
I EN FRANCE, A PONT-AVEN….
Paul Gauguin, né le 7 juin 1848 à Paris, a du côté maternel du sang péruvien dans les veines. Est-ce que cela expliquerait sa quête d’absolu, de liberté ? Lui qui se qualifie de « sauvage »…..
Il passe ainsi les cinq premières années de sa vie à Lima, avant de se retrouver à …Orléans. Le contraste fut violent ! A 17 ans, l’appel du large l’emporte ; pendant 6 ans il navigue sur les océans.
Tête de cire rouge de Gauguin-Avril 1881 (Teintée peinte à l’huile à l’aide d’un pigment léger, patinée avec de l’huile de graine de lin ou de la gomme laque). Charlottenlund Orduogaard
En 1871, orphelin, il revient en France. Grâce à son tuteur, Gustave AROSA, collectionneur d’art avec son frère, Gauguin découvre l’ART. Il est fasciné, bouleversé. En 1873, il épouse, très bourgeoisement, Mette, une jeune femme danoise. Tout en travaillant dans une banque où il gagne bien sa vie, il découvre avec acharnement, en autodidacte, le dessin et la peinture.
« Bretonne glanant » 1886 (Pastel et lavis sur papier vergé)
Washington, National Gallery of Art, collection de M et Mme Paul Melton, 2006
En 1883, Gauguin prend sa décision : il quitte la banque, pour consacrer sa vie à la création artistique. Malheureusement la réalité matérielle se rappelle vite à lui. Ne pouvant plus vivre à Paris, la famille Gauguin (il a 5 enfants) file à Rouen, avant de partir pour le Danemark, où la famille de sa femme accepte de les accueillir. En 1885, Paul Gauguin revient seul à Paris, pour tenter sa chance.
« La Belle Angèle » 1889 – Huile sur toile 0,92×0,73 m – Collection Musée d’Orsay-Paris
Pont Aven, lieu très prisé des artistes grâce à ses paysages sauvages, à la lumière magnifique et au gite et au couvert à moindre frais, attire aussi Gauguin.
« Bâton de marche » Vers 1888-1890
(buis, nacre, verre et fer)
New York, The Metropolitan Museum of Art, legs d’Adelaïde Milton de Groot (1876-1967)
En 1886, il arrive pour la première fois à Pont Aven, où il reviendra en 1888, puis en 1889. Ces trois séjours ont eu un influence fondamentale et déterminante sur son travail. Il y rencontre Emile Bernard et Meyer de Haan (tous les deux proches de Van Gogh) avec lesquels il a des discussions qui le passionnent. Malgré son attachement à Pont Aven, il rêve de repartir à la Martinique, où il a déjà été durant l’été 1887. Finalement, il opte pour Tahiti.
II A TAHITI, PUIS AUX MARQUISES !
Nous sommes en 1891. Agé de 43 ans, Gauguin est seul, pauvre et, à part quelques exceptions, il n’est pas reconnu par la société française.
« Femme caraïbe » novembre 1889 – Huile sur bois-Collection particulière
En 1891, il arrive donc à Tahiti où ses faibles revenus lui permettront de vivre agréablement. Mais cette terre, qu’il a tellement idéalisée, le déçoit car trop civilisée à son goût.
Au printemps 1892, il rencontre Teha’amana, jeune fille d’environ 13 ans (!!!) qui deviendra sa compagne. A la fin de son premier séjour tahitien, il la peint dans sa plus belle « robe mission », lui donnant un petit « look » que je trouve assez incongru !
C’est vrai que j’ai toujours eu un faible pour ses représentations des vahinés, dont je trouve les couleurs somptueuses, envoutantes.
« Mehari metua no Tehamana » (Teha’amana a de nombreux parents) 1893
Huile sur toile (76,3×54,3 cm) – Coll. The Art Institute of Chicago.
Satisfait du travail qu’il a accompli à Tahiti, Gauguin revient à Paris en 1893 pour vendre ses toiles et ses sculptures. Ce sera la dernière fois, car l’accueil qu’il reçoit est aussi décevant que le résultat financier de ses ventes.
En 1895 il revient à Tahiti. Bien qu’aigri, déprimé, désespéré (il fait une tentative de suicide en apprenant la mort de sa fille de 20ans, sa préférée) et malade, il crée de très belles toiles, parfois désabusées, mais dont les couleurs ne reflètent pas son état d’esprit. Toujours ses couleurs exceptionnelles, fascinantes.
« L’Invocation » 1903-Huile sur toile (65,5×75,6cm)
Washington, National Gallery of Art | Donation John et Louise Booth en mémoire de leur fille Winkie.
En 1901, il part s’installer aux Marquises, son rêve ultime, grâce aux 300 francs par mois et au matériel nécessaire pour travailler que lui assure son marchand Ambroise Vollard. « L’Invocation » (1903), une de ses dernières toiles, me touche tout particulièrement. Il meurt le 8 mai 1903 aux Marquises, où il est enterré.
Cette exposition nous permet de voir ses œuvres dispersées à travers le monde. Une chance !
En revanche, je n’ai pas réussi à saisir son fil conducteur, sauf pour les dernières salles (Tahiti, les Marquises…). Peut-être vous souvenez vous de « Carambolages » ? J’ai trouvé qu’il y avait des points communs… !!
-Exposition Gauguin, l’alchimiste
Jusqu’au 22 janvier 2018
Grand Palais
–Sans oublier, le Musée de Pont Aven
Rénové et agrandi en 2016, le Musée de Pont-Aven est un beau témoignage de l’histoire des peintres de l’école de Pont-Aven, et bien sûr de Paul Gauguin.
-Rappel : j’expose mon travail du 20 au 29 novembre prochains.
Vernissage, le mercredi 22 novembre, de 18h à 22h
Portes Ouvertes, samedi 25 novembre,13h à 20h, et
dimanche 26 novembre, 13h à 18h.
45 rue des Tournelles
75003 Paris
