« Autoportrait » 1887-Vincent Van Gogh-Huile sur toile (31×33 cm)
Amsterdam, Van Gogh Museum
Très bel autoportrait, que vous pouvez voir à l’exposition « Les Hollandais à Paris » au Petit Palais, de Vincent Van Gogh, un des peintres hollandais les plus célèbres –aujourd’hui !!!- parmi ceux qui ont choisi de venir à Paris, entre la fin du 18ème siècle et la veille de la Première guerre mondiale. Et d’autres belles œuvres de ce peintre à découvrir.
EXPOSITION « LES HOLLANDAIS A PARIS ».
C’est la dernière ligne droite pour voir l’exposition « Les Hollandais à Paris » qui s’achève le 13 mai prochain. Profitez des « Ponts » du mois de mai pour y aller !! Exposition qui mérite le détour, avec des œuvres intéressantes, présentées avec soin. Dommage que certaines tentures murales soient aussi sombres.
Outre le « plaisir des yeux » tout au long de cette visite au Petit Palais, cette exposition est une belle occasion pour « réaliser » à quel point, Paris, ville florissante et opulente, a été la capitale mondiale des Arts. Ainsi, entre la fin du XVIIIème siècle et le début du XXème siècle, tout artiste, qui rêve d’être reconnu, « doit » venir à Paris.
« Bouquet de fleurs dans un vase d’albâtre sur un entablement de marbre » 1781-Gérard Van Spaendonck-Huile sur toile (100×82 cm)-Bois le Duc, Het Noordrabants Museum
Démarche qui fut celle de certains peintres hollandais, actuellement exposés au Petit Palais.
Voilà mes coups de cœur de cette exposition !
Gérard Van SPAENDONCK (1746-1822) (photo ci-dessus) arrive à Paris dès la fin du XVIIIème siècle. Spécialiste des natures mortes aux fleurs, Gérard Van SPAENDONCK s’installe en 1769 à Paris, où ces natures mortes sont du dernier chic ! Doué, fin connaisseur de la botanique, il est nommé professeur de peinture florale au Jardin des Plantes en 1780. Il aide également les autres peintres néerlandais qui arrivent à Paris. Les natures mortes aux fleurs ne m’ont jamais passionnées…Néanmoins je m’incline devant son talent magnifique, tout en délicatesse et réalisme !
« Ary Scheffer, Autoportrait à l’âge de 43 ans » 1838- Ary Scheffer–
Huile sur toile (81,5x57cm), Dordrecht, Dordrecht Museum.
En 1811, Ary SCHEFFER (1795-1858) arrive à 16 ans à Paris, à la mort de son père, avec sa mère et ses frères. Après des débuts difficiles, sa situation s’améliore nettement grâce au soutien du baron Gérard, peintre de cour du roi Louis XVIII. Portraitiste renommé, peintre religieux, romantique Ary SCHEFFER fera toute sa carrière à Paris.
« Portrait de Sophie Marin, veuve du général Baudrand (future épouse du peintre)- Vers 1835-Ary Scheffer-Huile sur tole (92,5x63cm)
Paris, Musée de la Vie romantique (qui était avant la maison de Scheffer)
Il épousera d’ailleurs la veuve de son ami, le général Baudrand, Sophie Marin. Beaucoup de charme ce portrait ! Il est tout en grâce et simplicité lumineuse. Son air songeur donne une vraie présence à la jeune femme.
Repéré très jeune pour son talent, Frederik Heindrik KAEMMERER (1839-1902) arrive en 1865 à Paris, où il s’installera définitivement. Ii acquiert rapidement une belle réputation pour ses élégantes scènes immortalisant l’époque du Directoire (1795-1799), remarquables pour ses compositions colorées et pleines de vie, qui m’ont beaucoup amusée, avant de me séduire !
« Un baptême sous le Directoire » 1878-Frederik Heindrik KAEMMERER
Huile sur toile , Folkestone, collection Ian et Jane Bothwell
Cette scène, « Baptême sous le Directoire » (photo ci-dessus), avec les costumes élégants de toute la famille, a d’abord été acquise par un marchand d’art new-yorkais, qui l’a immédiatement revendue au collectionneur américain, John Jacob Astor.
Encore un coup de cœur pour cette petite toile, « A bord » (photo ci-dessous) de George Hendrik BREITNER (1857-1923), peintre aujourd’hui extrêmement renommé aux Pays-Bas, surtout pour sa « Série des filles en kimono » réalisée à partir de ses propres photos.
« A bord »(1897) George Hendrick BREITNER – Huile sur toile
Amsterdam, Stedelijk Museum
Dans « A bord », les trois femmes (qui ne sont pas en kimono…désolée !!) avec leurs jupes et chapeaux blancs virevoltants dans le vent, font ressortir l’environnement austère de la mer agitée et du ciel gris. La rumeur dit qu’il aurait beaucoup influencé Van Gogh et Piet Mondrian.
Kees Van DONGEN (1877-1968), coloriste instinctif remarquable, a aussi le sens de la caricature sociale. Lors de son deuxième séjour à Paris en 1899, il décide de s’y installer définitivement.
« Portrait de Guus Preitinger » 1911 Kees Van DONGEN Huile sur toile (146x114cm)-Collection privée
Pour ceux qui veulent lui mettre une étiquette, les spécialistes le qualifient de peintre « post-impressionniste avec un mélange de sincérité et de primitivisme ». Au fil des années, il se consacre de plus en plus au portrait. J’ai trouvé superbe le tableau de cette femme (il s’agit de sa femme) à la robe bleue « « Portrait de Guus Preitinger » (photo ci-dessus).
Piet MONDRIAN (1872-1944), pour conclure, découvre Paris une première fois en 1911 où il « tombe sous le charme », en quelque sorte, du cubisme. Influence qui transparait ensuite de plus en plus dans ses nouvelles réalisations.
« Paysage avec arbres » 1912-Piet MONDRIAN-Huile sur toile (1,20x1m)
La Haye, Gemeentemuseum
En janvier 1912, il décide de s’installer définitivement à Paris. Il y achève « Paysage avec arbres » (photo ci-dessus) dans laquelle la nature est reconnaissable, au milieu des lignes verticales, horizontales et diagonales. Au fil des années, les lignes s’imposent pour arriver aux fameuses grilles orthogonales aux couleurs primaires.
Paris a vraiment été la capitale mondiale des arts, ces artistes hollandais en sont une belle illustration. « En 1825, Paris recense 10 000 résidents étrangers. En 1911, ils sont 186 000, preuve de l’irrésistible pouvoir d’attraction de la capitale française » analyse Olivier Paze-Mazzi dans l’Objet d’Art Hors série N°121.
Exposition « Les Hollandais à Paris », 1789-1914
Jusqu’au 13 Mai 2018
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Petit Palais