HENRY MOORE, SCULPTEUR BRITANNIQUE.
« Head of Queen » 1952
Fonte 1982 – Bronze 47 x 45 x 21 cm
Le Fonds pour la Culture, Hélène et Edouard Leclerc, situé à Landerneau (Finistère), présente en partenariat avec la « Henry Moore Foundation » une très belle sélection des travaux du sculpteur britannique, Henry MOORE, jusqu’au 4 novembre 2018. Exposition qui vaut le déplacement !
I UN DES SCULPTEURS LES PLUS INFLUENTS DU XXème SIECLE.
« Un des sculpteurs les plus influents du XXème siècle », « Renouveau de la sculpture en Grande Bretagne grâce à son art …. Ces quelques commentaires de spécialistes, que je partage totalement, en disent long sur la qualité et l’intérêt du travail de ce sculpteur britannique.
J’ai découvert Henry MOORE (1898-1986) il y a huit ans au Musée Rodin. J’ai été interpellée, dérangée, et fascinée par son langage sculptural très personnel dont il émane une grande force.
Il étudie le dessin à l’école d’Art de Leeds, où le directeur, à sa demande, va ouvrir un département de sculpture. Indéniablement, il devait avoir du talent !!
« Seated Male Nude » 1923
Craie, pinceau et encre, plume et encre.
Dans les années 1930, son travail s’affirme et tend vers une certaine abstraction. Il cherche à simplifier et à schématiser les corps, tout en s’inspirant d’une observation minutieuse de la nature. Sa démarche a une profonde influence sur l’art britannique. Ses sculptures dégagent de grandes émotions, on les ressent et elles leur donnent une force incroyable.
« Two Forms » 1934 – Fonte 1967 Bronze (18,2 cm)
Collection privée – Royaume-Uni
La Seconde Guerre mondiale va jouer un rôle clé dans sa vie d’artiste. Trop âgé pour servir dans l’armée britannique, Henry MOORE, ainsi que d’autres artistes britanniques, est sollicité pour participer à une grande commande publique, dont l’objectif est de témoigner des effets de la guerre sur les populations.
« Two Figures Sharing Same Green Blanket »1941
Crayon, pastel gras, aquarelle, plume et encre – 20,4×16,5cm
Henry Moore Foundation : Don de Mme Irina Moore en 1977
Pendant deux ans (1940 et 1941), Moore va s’immerger dans la vie des stations de métro de Londres, transformées en abris de fortune pour les Londoniens. Il prend des notes dans ses carnets afin de pouvoir ensuite les dessiner de tête. Ses dessins sont indéniablement ceux d’un sculpteur. Et ils sont tout simplement incroyables. Grâce à la grande exposition qui suivra cette commande, la renommée est au rendez-vous pour Henry MOORE.
II APRES LA GUERRE, LA RENOMMEE.
« Family Group » 1948-1949
Bronze 152x113x76 cm
Henry Moore Foundation
La fin de la guerre signe son retour à la sculpture, qui lui permet de retrouver, notamment, son « Family Group » commencé en 1939.
En 1953 (le 2 juin pour être précise) le couronnement de la reine Elizabeth II est pour lui une grande source d’inspiration. J’ai eu un gros coup de cœur pour son couple royal : sa Reine (1ère photo du billet) et son Roi (ci-dessous). Leur sobriété et leur évocation m’ont littéralement happée. Rien qu’en les regardant, on devine qui est la reine et qui est le roi.
« Head of King » 1952-53
Fonte 1982, Bronze 59,5 x 51 x 26,5 cm
Henry Moore Foundation
Puis Henry MOORE décide de s’installer à quelques kilomètres de Londres, à Perry Green où il apprécie les champs à perte de vue et …..les moutons. Il n’a plus de problème pour conserver ses galets, cailloux, os, débris de toutes sortes qu’il ramasse au cours de ses promenades. Le bonheur !
Ce nouvel environnement convainc Henry Moore que les sculptures doivent être installées en plein air. Ce qui l’amènera à réaliser des œuvres de plus en plus larges, de plus en plus grandes, jusqu’à devenir, pour certaines, monumentales. Mais créer du « monumental » n’est pas une fin en soi pour lui. Il veut simplement trouver l’échelle la plus juste, pour que l’œuvre soit en parfaite adéquation avec le site dans lequel elle sera implantée.
« Mother and Child : Block Seat » 1983-84
Bronze 244 x 111,5 x134,8 cm
Henry Moore Foundation – acquisition en 1986
Voilà pourquoi il a réalisé autant de maquettes que vous pouvez voir à Landerneau. Il installait la maquette dans le creux de sa main. Il la tenait à bout de bras et la faisait pivoter, embrassant ainsi l’œuvre sous tous ses angles. Puis il l’agrandissait à l’échelle la mieux adaptée au site dans lequel l’œuvre devait être implantée.
Quelle que soit la période de sa vie, Henry MOORE a toujours été « obsédé par le thème de « La Mère à l’Enfant. C’est un thème universel depuis la nuit des temps …..En dessinant, j’ai découvert que je pouvais transformer chaque petit gribouillage, tâche ou trace en « Mère à l’Enfant ». J’ai ainsi été conditionné, en quelque sorte, à en voir partout. Je suppose que c’est lié à un complexe d’Œdipe. » (Propos de Henry Moore-Extrait du Catalogue de l’Exposition-page 211).
« Mother and Child » 1930
Argile 15,5 x 13 x 6 cm
Henry Moore Foundation
Henry MOORE a réalisé, tout au long de sa carrière, des centaines de versions de « La Mère à l’Enfant » : dessins ou sculptures, naturalistes au totalement abstraits.
La plupart de ses représentations suggèrent « une relation protectrice », entre une grande forme et une plus petite. Mais Moore n’hésite pas à traiter ce thème sous un aspect plus instinctif, exprimant l’instinct de survie qui pousse le nouveau-né à vouloir tenter de dévorer sa mère.
Allez à Landerneau, c’est une belle occasion de faire plus ample connaissance avec ce grand sculpteur, plutôt méconnu en France. Vous avez jusqu’au 4 novembre !
Exposition HENRY MOORE
Jusqu’au 4 Novembre 2018
Fonds pour la Culture Hélène et Edouard Leclerc-Aux Capucins
29800 Landerneau (Ouvert tous les jours)