5ème billet du blog FrancescArts-Françoise Revol-O’Quin
LE BAUHAUS
Nous voilà maintenant en Allemagne, juste après la fin de la 1ère guerre mondiale …
De 1919 à 1933
A Weimar en 1919, l’architecte Walter Gropius fonde une école originale : le Bauhaus. L’idée est de favoriser la création d’un nouveau mode de vie, fonctionnel, esthétique et accessible à tous. Comment ? En fusionnant les Beaux-Arts et les Arts Appliqués, ou l’art et l’artisanat. De quoi en chagriner certains !!
La liberté est le socle de cette école qui fonctionnera jusqu’en 1933, soit à peine quinze ans. Cet établissement, d’un genre unique, ne résistera pas à la tournure dramatique que prendra l’histoire allemande. Entre 1925 et 1932, le Bauhaus déménagera de Weimar à Dessau, puis à Berlin, avant d’être contraint de fermer définitivement ses portes en 1933. Le nazisme n’a pas supporté cet univers de liberté.
Différents ateliers
Les élèves, triés sur le volet, travaillent, au sein d’ateliers distincts, le bois, le métal, la photographie, l’édition, mais également la céramique, la danse, le théâtre ….pendant les 3 ou 4 ans que dure leur scolarité.
Paul Klee ou Kandinsky, pour ne citer qu’eux, faisaient partie des enseignants. La parité homme-femme est la règle pour le recrutement des futurs étudiants du Bauhaus. N’oublions pas que nous sommes dans les années 1920 !!
Mais, même dans ce monde idéal, les femmes sont cantonnées dans l’atelier de tissage. Atelier qui a d’ailleurs été à l’origine de très belles réalisations et de nombreuses innovations, comme cette tapisserie de Gunta Stölzl.
Marianne Brandt
Concrètement, les étudiantes ne sont donc pas les bienvenues dans celui de métal, atelier « réservé » aux hommes. Seule Marianne Brandt réussira à forcer la porte de cet atelier.
L’allemande Marianne Liebe (1893-1983), peintre expressionniste, épouse en 1919, Éric Brandt, également peintre expressionniste norvégien, avant de rejoindre en 1923 le Bauhaus à Weimar, où elle intègrera l’atelier du métal. Elle en prendra la direction de 1928 à 1929. Au sein de cet atelier, elle produira environ soixante-dix œuvres (vaisselles et lampes principalement). En 1929, elle quitte le Bauhaus pour Berlin, où elle travaillera dans une société de «design»..Certaines de ses créations sont aujourd’hui rééditées sous licence par le fabricant italien Alessi et font partie des collections de certains grands musées.
Regardez cette lampe de bureau, avec son abat-jour réglable !! On dirait la vôtre, ou presque…
1928, c’est-à-dire il y a presqu’un siècle, est l’année de fabrication de cette lampe de bureau par Marianne Brandt dans le fameux atelier de métal. Ce modèle, connu universellement, est le parfait exemple du fonctionnel, esthétique et accessible pour tous, prôné par le Bauhaus.
Le plus remarquable, c’est qu’aujourd’hui encore nous sommes entourés par de nombreux objets créés ou inspirés par le Bauhaus durant ces 15 années.
Si vous voulez en savoir plus, allez voir l’exposition avant le dimanche 26 février :
« L’Esprit du Bauhaus »
Musée des Arts Décoratifs
107 rue de Rivoli à Paris dans le 1er arrondissement
FRQ