7ème billet « Beaubourg fête Cy Twombly »
BEAUBOURG FETE CY TWOMBLY !
Alors que le Centre Pompidou, ou Beaubourg, souffle ses 40 bougies cette année, une grande rétrospective du travail de CY TWOMBLY, graphiste, peintre, sculpteur et photographe américain, est organisée pour la troisième fois dans l’enceinte de ce musée parisien.
1988 : 1ère présentation du travail de Cy Twombly à Beaubourg.
2004 : deuxième exposition de cet artiste, axée surtout sur ses travaux sur papier.
Jusqu’au 24 avril 2017 : le Centre Pompidou nous propose d’admirer 140 peintures, sculptures, dessins et photographies de cet artiste américain, décédé en juillet 2011 à Rome. Il avait 83 ans.
Au fil des années….
Quelques réflexions personnelles sur cette exposition !
J’ai été à la fois frappée par la place de plus en plus forte que prend la couleur dans son travail, et touchée par la délicatesse, la sensibilité tourmentée et la poésie de l’ensemble de son expression. J’aime la couleur ; alors, au fur et à mesure que j’avançais dans les salles, j’étais de plus en plus portée par ses œuvres. Ses peintures « Blooming » et « Sans titre (Camino Real) », réalisées à la fin de sa vie, sont – pour moi- un véritable feu d’artifice !
La présentation chronologique de l’ensemble de son œuvre sur 60 ans permet de suivre l’évolution du travail de Cy Twombly, ami et contemporain des artistes américains Robert Rauschenberg et Jasper Johns. Ses peintures, souvent imposantes (plus de 2 mètres de long et de haut), ressortent bien dans cet espace aux beaux volumes et aux grands murs blancs, où il est possible de se reculer. Le recul, c’est très important pour regarder correctement des peintures (surtout de cette taille !!).
Dès le début des années 1950, avec ses premiers travaux, le trait est là, omniprésent. Il le restera tout au long de sa vie.
Un homme du Sud !
Né en 1928, à Lexington en Virginie, Cy Twombly disait qu’il était « un homme du Sud ». D’où, peut-être, son départ pour Rome en 1957, où il s’installe ensuite en 1960 avec sa femme, Luisa Tatiana Franchetti, et leur fils Alessandro.
Il est attiré par cet univers méditerranéen, où les paysages, la lumière éclatante, l’histoire artistique et mythologique le touchent profondément et l’inspirent.
La couleur fait alors doucement son apparition.
Puis, à partir des années 1960, Cy Twombly n’hésite pas à prendre la peinture à l’huile à pleine main et à l’écraser sur la toile. Comment ne pas penser à du sang, de la chair…ce qui a heurté certains.
Couleurs, contrastes, boucles, traits….
Les boucles, les traits sont là, fidèles. Et au fil des années, la couleur s’impose toujours un peu plus. Pour exploser littéralement à la fin de la vie de Cy Twombly.
Les peintures de sa série « Camino Real » (1ère photo), commencées en 2010 et achevées en 2011 (année de sa mort), sont époustouflantes avec leurs lignes de boucles irrégulières rouges, jaunes, orangées sur fond vert. Un véritable coup de cœur ! Tout est là, parfaitement maitrisé : boucle, trait, couleur.
En contemplant ses toiles « Blooming » (2001-2008) et « Camino Real » (2011), je trouve qu’il y a des similitudes avec les « Nymphéas » de Monet : une grâce comparable, une même vision un peu floue, toute de délicatesse et de sensibilité.
Petit rappel : en mars 2010, un an avant sa mort, Cy Twombly, déjà affaibli par la maladie, inaugurait le plafond peint de la salle des bronzes de l’aile Sully du musée du Louvre. Ce plafond, d’un bleu intense, orné de cercles, certains d’un gris bleuté, d’autres ocres ou presque jaunes avait été conçu par Twombly. Sans oublier les noms d’artistes antiques, chers à son cœur, inscrits en lettres grecques.
L’exposition Cy Twombly
Centre Pompidou (Beaubourg)
Jusqu’au lundi 24 avril 2017
Place Georges Pompidou à Paris dans le 4ème arrondissement
FRQ
–En liaison avec la Galerie de l’Angle
45 rue des Tournelles
75003 Paris
Françoise Revol-O’Quin – FrancescArts