« La famille royale en gondole sur le grand canal »avant 1892
Georges ROUX (1853-1929) (Huile sur toile)
Versailles, Musée Lambinet
Ce tableau est aussi amusant, désuet qu’évocateur. La révolution française a voulu anéantir définitivement ce qu’il représente.
Néanmoins, aux alentours de 1850, Versailles s’est doucement relevé de sa déchéance, en grande partie grâce à la République.
Si vous êtes intéressé par la Renaissance de Versailles, allez visiter cette exposition qui dure jusqu’au dimanche 15 mars.
72ème billet – LA RENAISSANCE DU CHATEAU DE VERSAILLES.
L’idée de cette exposition est excellente. Pendant près d’un siècle après la révolution française, l’éclat du Château et du parc s’est terni au fil des années, pour finir abandonnés.
« La promenade dans la galerie des Glaces, le 25 août 1855» 1855
Encre, aquarelle et gouache
Prêt de Sa Majesté la Reine Elisabeth II
« La promenade dans la galerie des Glaces, le 25 août 1855» (photo ci-dessus) raconte un des premiers évènements qui a marqué la renaissance du château de Versailles. Du 20 au 25 aout 1855, la reine Victoria est, en effet, en visite officielle en France. Pour fêter dignement cet évènement, Napoléon III renoue, le 25 aout 1855, avec Versailles, en organisant des festivités somptueuses au château. Napoléon III, qui a été auparavant l’unique président de la 2ème République, est alors Empereur des français (de 1852 à 1870). La guerre de 1870 marquera la fin du Second Empire.
« Fusiliers-marins dans le parc de Versailles » 1871 Pierre PUVIS de CHAVANNES (1824-1898) Huile sur toile
Versailles
Le 2 septembre 1870, l’armée française capitule après le désastre de Sedan. Le 19 septembre, le château est envahi par l’armée prussienne dont l’ambulance occupe pendant plusieurs mois les galeries et les appartements.
Le 18 janvier 1871, affront suprême, Guillaume 1er est proclamé empereur du Deuxième Reich dans la galerie des Glaces.
N’oublions pas que le traité de paix de la fin de la première guerre mondiale contre l’Allemagne a été signé à Versailles le 28 juin 1919. Revanche peut-être ?
Au printemps 1871, fuyant la Commune de Paris à laquelle il était hostile, PUVIS DE CHAVANNE (photo ci-dessus) vient se réfugier à Versailles. Ses œuvres sont alors marquées par la présence de l’armée versaillaise dans le parc du château et ses environs.
« Promenade à Versailles au XVVIIème siècle » 1872-1875
Georges BOLDINI Aquarelle
Ferrare, Museo Giovanni Boldini
Je suis tombée sous le charme des aquarelles de Giovanni BOLDINI (1842-1931), portraitiste de réputation internationale. « Promenade à Versailles au XVIIIème siècle » (photo ci-dessus) est fascinante de vivacité et d’expression. Un tourbillon parfaitement maitrisé de quelques tâches colorées et le Grand Siècle surgit devant mes yeux ébahis. MAGISTRAL ! BOLDINI, installé à Paris à partir de 1871, trouve à Versailles un lieu rêvé pour exprimer son talent.
« Le Salon du Dauphin »1901 Maurice LOBRE (1862-1951) Huile sur toile
Saint Peterbourg, musée d’Etat de l’Ermitage
Cette exposition m’a permis de découvrir Maurice LOBRE (1862-1951), peintre d’origine bordelaise, qui affectionne les scènes d’intérieur. « Le Salon du Dauphin » (photo ci-dessus) me touche car l’atmosphère du Château de Versailles irradie cette toile.
Le grand collectionneur russe, Sergueï Chtchoukine, lui a acheté trois toiles, que l’on retrouve aujourd’hui à l’Ermitage et au musée Pouchkine.
« Fête de nuit » 1906 Gaston LA TOUCHE (1854-1913)
Paris, Musée d’Orsay
Tout le monde connait la renommée mondiale du château de Versailles, résidence officielle des rois de France, et dont on dit qu’il est le château le plus visité dans le monde. Mais que serait le château de Versailles sans son parc et ses Grandes Eaux ?
« Le prestige des jardins royaux tient à ce système hydraulique sans équivalent, parvenu jusqu’à nous dans son état d’origine, qui permet de faire jouer les Grandes Eaux. Ce spectacle pour lequel le Roi-Soleil fit effectuer des travaux pharaoniques n’a jamais perdu de son pouvoir de séduction. Il accompagne les évènements officiels et devient une destination touristique dès le milieu du XIXè siècle, avec la création d’une ligne de chemin de fer reliant Paris à Versailles. La Société des Fêtes versaillaises organise sa première Fête de Nuit en 1862 au bassin de Neptune… ». Le Journal de l’Exposition, p16.
« Pieds d’une passante à Versailles » 1935 André STEINER (1901-1978)
Paris, Centre Pompidou
Et pour finir, cette photo (ci-dessus), mon gros coup de cœur de cette exposition ! Et pourtant… Notre regard est rivé sur les pavés et une paire de chaussures sans intérêt qui nous bouche la vue. Ainsi que les trois silhouettes sombres qui déambulent derrière. Mais grâce à cet angle de vue original, cette prise de vue saisit l’intemporalité du château de Versailles, reconnu au premier coup d’œil. Génial !
Je vais vous faire un double aveu :
-le titre « Versailles Revival » m’a agacée. « Renaissance de Versailles » ou « Le Réveil de Versailles » seraient plus appropriés ?
-Le fléchage dans le château pour arriver à l’exposition est, à mon sens, « nul » !!
POUR EN SAVOIR PLUS :
Cette exposition se termine le 15 mars.