FONDATION LOUIS VUITTON : L’EXPOSITION « ART/AFRIQUE , LE NOUVEL ATELIER »
« Little Kadogo-I am for Peace, That Is Why I Like Weapons » CHERI SAMBA (né en 1956-République Démocratique du Congo-2004 – (204.5 × 245.5 cm) – acrylique et paillettes sur toile.
LES ICÔNES DE L’ART DE DEMAIN : L’ART AFRICAIN !
Jusqu’au 28 août 2017, la Fondation Louis Vuitton nous propose de découvrir l’art africain contemporain. Superbe initiative, les créations artistiques actuelles de ce continent étant aussi diversifiées que la cinquantaine d’Etats qui le constituent. Mais elles sont aujourd’hui très peu connues du grand public.
Masques réalisés à partir de jerrycan par Romuald Hazoumé
Alors, pour répondre à ce défi, la Fondation Louis Vuitton a décidé de scinder l’exposition en 3 espaces complémentaires : « Les Initiés », « Etre là – l’Afrique du Sud » et enfin « Un choix d’œuvres de la Collection de la Fondation ».
L’espace « Les Initiés »
Jean Pigozzi, héritier des automobiles de Simca, décide en 1989 de constituer avec l’aide d’André Magnin une « collection dédiée aux artistes vivant et travaillant en Afrique Subsaharienne ». Ainsi « Les Initiés » présente le travail de quinze artistes emblématiques de la collection de Jean Pigozzi.
Quelques coups de cœur …. parmi d’autres !
« Cargo »-2006-Romuald Hazoumé-Vespa à 3 roues, jerrycans en plastique, métal et corde.
Romuald Hazoumé, né en 1962 à Porto-Novo au Bénin, est devenu artiste par hasard. Ses masques (voir la 2èmephoto de ce billet), façonnés à partir d’objets du quotidien ramassés dans les poubelles et utilisés tels quels, sont internationalement connus. Il utilise généralement des jerrycans, qu’il parvient à rendre aussi expressifs que plein d’humour.
Son « Cargo » est génial aussi !
« U.N. » 1995-Bodys Isek Kingelez (République Démocratique du Congo)-Papier, carton, carton plume et plastique.
L’artiste Congolais Kingelez (1948-2015) souhaite, à travers ses maquettes aux formes inhabituelles et aux couleurs vives, « contribuer à l’avenir de l’Afrique » grâce à l’art.
Et bien sûr, les peintures de l’artiste CHERI SAMBA (République Démocratique du Congo–né en 1956) aux couleurs riches, vives, contrastées et très souvent pailletées, comme pour en dédramatiser le sujet, ont séduit mon regard (voir la 1ère photo).
Les deux autres « espaces » de cette exposition.
La scène artistique sud-africaine bénéficie d’un nombre croissant de galeries, d’universités et d’institutions dynamiques
impliquées dans son développement et sa promotion. Ce qui explique le choix de ce pays par la Fondation Louis Vuitton.
Quelques impressions qui n’engagent que moi.
J’ai été très touchée par la sobriété et l’éloquence silencieuse des peintures de Thenjiwe Niki Nkosi.
Particulièrement la toile ci-dessous, avec ses teintes sombres et claires qui se répondent avec force et qui interpellent.
« Upright Man (After Thomas Sankara) » 2013-Thenjiwe Niki Nkosi-Huile sur toile (50x50cm)
Thenjiwe Niki Nkosi, née en 1980 à New York, est gréco-américaine par sa mère et sud-africaine par son père.
Elle rentre en 1992 en Afrique du Sud, pays que ses parents, politiquement engagés, ont dû fuir pendant l’apartheid. Son travail est axé sur les notions d’exil, de mémoire et d’origine.
Lynette Yadom-Boakye, née en 1977 en Grande Bretagne, d’origine ghanéenne, est influencée par la première modernité (Manet, Degas…). Elle représente essentiellement des sujets à la peau noire.
« Pale for the rapture (Pale pour le rapt)» 2016- Lynette Yadom-Boakye – Huile sur toile (200x120cm)
Pourquoi ? « Je recherche une idée générale de la normalité … » explique-t-elle. « C’est un geste politique pour moi. Nous sommes habitués à regarder des portraits de Blancs dans la peinture ».
Indéniable.
Pour conclure, j’ai trouvé que cette exposition « Art/Afrique » pétille de couleurs, de vie, d’humour et d’espoirs.
Que de belles découvertes !
Mais trop de photos ! Mon œil saturait, j’ai survolé…Dommage car nombre d’entre elles sont superbes.
Néanmoins, j’ai retrouvé avec joie les photos du malien Seydou Keita (Exposition Seydou Keïta au Grand Palais il y a un an), considéré comme l’un des plus grands photographes de la deuxième moitié du XXème siècle. Il apporte un témoignage extraordinaire à travers ses portraits qui « croquent » la vie.
«Sans titre»- SEYDOU KEITA ((Mali-1921-2001) – Tirage argentique moderne
J’ai toujours eu un faible pour cette photo imposante, drôle et touchante …. peut-être comme l’Afrique !
-En liaison avec la Galerie de l’Angle
45 Rue des Tournelles
75003 Paris
FRQ – Francoise Revol-O’Quin – FrancescArts
FrancescArts, le Blog qui « croque » l’art sous toutes ses facettes !
