L’été est bien là !
L’été qui se décline avec vacances, qui elles-mêmes riment avec départs, mais aussi avec balades dans Paris ou ailleurs ….
L’exposition « Derain, Balthus et Giacometti, une amitié artistique », au musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, est une belle occasion de balade estivale parisienne.
Alors partons en promenade avec Giacometti….
FORCE….
Encore une fois j’ai été subjuguée par la force du travail d’Alberto Giacometti (1901-1966).
Le Musée d’Art Moderne de Paris présente donc non seulement des sculptures, mais aussi des peintures et des dessins, moins connus que les premières.
Voilà une belle occasion de découvrir également ses travaux en aplat.
Il faut en profiter !
J’ai donc décidé de faire l’impasse sur les œuvres de Derain et Balthus, pour me concentrer uniquement sur celles de Giacometti. Seule ma sensibilité visuelle me guide, mon regard a été tellement aimanté, fasciné. Je ne porte aucun jugement de valeur sur les deux autres artistes.
« Nature morte avec une pomme » est d’une puissance incroyable. Il y a cette petite pomme, perdue, toute seule, délicatement éclairée, au milieu de ces lignes qui sillonnent cet espace. Et elle règne, omniprésente.
Encore une nature morte de notre artiste suisse qui m’a fascinée. Je ne voyais qu’elle. L’espace est là, palpable avec quelques objets (vases, bocaux, fleurs…) qui l’occupent. « Toutes ces lignes qui sillonnent la peinture sont comme les traces du regard se déplaçant sans cesse d’un objet à un autre, couvrant et mesurant les distances qui les séparent, bref éprouvant l’espace » analyse Reinhold Hohl (Hors Série N°762 de Connaissances des Arts).
Cette montagne aux pans coupés, aux angles saillants, aux ombres et aux lumières qui se répondent, est indéniablement l’œuvre d’un sculpteur. Et elle est magnifique. Giacometti, originaire des Grisons, aime aussi peindre ses chères montagnes, comme son père et Ferdinand Hodler, l’ami de la famille (voir le 4ème Billet du blog FrancscArts) https://francoiserevol-oquin.com/vivent-lamitie-et-la-famille-en-suisse/
Notamment après la seconde guerre mondiale, il a aussi peint les membres de sa famille, comme son frère Diego et sa mère, dont il était très proche.
Et là encore, on retrouve ces lignes qui créent et animent le personnage et lui donnent toute sa présence.
…FRAGILE !
Magistral !
Avec la sculpture « L’Homme qui chavire » Giacometti arrive à saisir ce moment précis, à l’instant T, où il y a perte d’équilibre, juste avant la chute. Cet homme est là, devant nous, on le voit tomber sous nos yeux. La gravité finira le travail, et l’entrainera dans sa chute finale. Mais pour le moment l’homme est en suspens, déséquilibré, pas encore à terre.
On retrouve dans cette sculpture ces fameuses silhouettes filiformes, longilignes à la surface irrégulière, caractéristiques du travail de Giacometti.
Je lui laisse d’ailleurs la parole :
« J’ai toujours eu l’impression ou le sentiment de la fragilité des êtres vivants, comme s’il fallait une énergie formidable pour qu’ils puissent tenir debout ».
Si, comme moi, vous êtes « fan » du travail de Giacometti, foncez voir cette exposition si vous êtes à Paris. Vous avez tout l’été devant vous, et même après, jusque fin octobre.
Et si vos pas vous mènent de l’autre côté de la Manche, à Londres, la Tate Modern présente une exposition « Giacometti » jusqu’au 10 septembre.
L’exposition « Derain, Balthus, Giacometti. Une amitié artistique »
Jusqu’au 29 octobre 2017
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11 avenue du président Wilson
75016 Paris
PS : Il est interdit de prendre des photos dans cette exposition.
Toutes celles qui sont dans ce billet sont extraites du Hors-Série Connaissance des arts N°762.
(Attention le musée est en travaux, toutes les salles ne sont pas ouvertes)
-En liaison avec la Galerie de l’Angle
45 rue des Tournelles
75003 Paris
FRQ – Francoise Revol-O’Quin – FrancescArts
FrancescArts, le Blog qui « croque » l’art sous toutes ses facettes.