« Affiches (Compressions murales) »1976-Papier et colle
Collection particulière Bruxelles
Je tenais absolument à voir « en vrai » les sculptures de César exposées, jusqu’au 26 mars 2018, au Centre Pompidou. Notamment les fameuses compressions ! J’avais, bien sûr, vu des reproductions, mais les voir en 3D c’est autre chose. Et je ne le regrette pas !
I SES PREMIERES REALISATIONS,
César, de son nom de naissance César Baldacini, a réalisé deux sortes d’œuvres : d’une part, des sculptures en fer forgé dont la réalisation pouvait s’étaler sur plusieurs années, et d’autre part, des Expansions, des Compressions, des Enveloppages sur un temps beaucoup plus court. La présentation de son travail respecte l’ordre chronologique, excellent moyen pour se rendre compte de son évolution.
Photo N°1-« Aile » 1955-Fer soudé, tôle (167 x 103 x 44cm)-Collection particulière
Promenade très agréable au milieu des cent trente œuvres de César : l’espace baigné de lumière et totalement ouvert, bénéficie en arrière-plan d’une vue imprenable sur Paris. Ce qui nous offre la possibilité de saisir en « un clin d’oeil » (il faut tout de même avoir une vision assez large) le travail de toute une vie ! J’ai adoré la présentation.
Photo N°2-« Plaque (Hommage à Douglas Cooper) »1960
Fer soudé-Collection particulière
Et le lieu se prête à merveille à l’exposition de ce genre de sculptures. « Le pari est somme toute de profiter de cette architecture qui lui va merveilleusement : une carcasse métallique ! » explique Bernard Blistène, directeur du Musée National d’Art Moderne et Commissaire de l’exposition (Numéro « César » Editions Beaux-Arts).
Photo N°3-« Plaque Femme » 1963-Fer soudé-Collection Particulière-
Né en 1921 (le 1er janvier !!), César découvre –un peu par hasard-, après des études aux Beaux-Arts, les techniques de la soudure. Voyant un ouvrier faire de la soudure à l’électricité, il lui demande de lui enseigner cette technique. A partir de 1954, il soude tous les morceaux et rebuts de fer qu’il trouve. Et réalise de nombreuses sculptures, comme l’ « Aile » ((Photo N°1).
A partir de 1957, la série des « Plaques » voit le jour (Photo N°2 et N°3) et constitue un aboutissement logique de son travail précédent. L’aspect figuratif s’estompe au profit de l’abstraction. J’ai été sensible à ses œuvres en métal soudé. Mais ses plaques, à mes yeux extrêmement belles, m’ont totalement séduites : elles sont fines, aériennes, poétiques, délicates tout en étant présentes et imposantes.
II SUIVIES DES COMPRESSIONS ET …..
A partir de 1960, les Compressions, premier geste radical (démarche qui me plait bien…) de César, apparaissent. C’est en regardant un documentaire à la télévision qu’il découvre l’existence d’une presse d’automobile venue des Etats-Unis : la Big Squeeze. La première apparition d’une Compression fait scandale. Pas vraiment étonnant.
Photo N°5-« Compression « Ricard » »1962-(153x73x65cm) Tôle, automobile compressée
Centre Pompidou, Musée National d’art moderne, Paris-Don de Pierre Restany en 1968
Neuf années plus tard, la galerie Mathias Fels organise la première exposition entièrement dédiée aux Compressions, alors que César rejoint le groupe des Nouveaux Réalistes mené par Pierre Restany.
Photo N°6-« Portrait de Patrick Waldberg »1961-192-Fer soudé et tôle peinte-Tate Londres, Presented by Kate Maremont Foundation on behalf of Mr and Mrs Arnold H. Maremont,1970
Au milieu des années 1960, notre sculpteur de métaux découvre les résines synthétiques. Grâce auxquelles il va d’abord réaliser une empreinte de son pouce de 45 cm de haut, qui avec les années deviendra de plus en plus haut, pour atteindre jusqu’à 12m… Toujours selon le même principe, César entreprend en 1966 le moulage du sein d’une danseuse du Crazy Horse (photo N°7). Selon la rumeur il aurait rêvé de faire celui de Brigitte Bardot !!
Photo N°7_« Sein » 1967 (82x266x193cm)-Résine de polyuréthane laquée
Musée d’art de Toulon
Et n’oublions pas que c’est en 1975, que César conçoit les trophées de l’Académie du cinéma français, qui seront décernés au cours de la nuit des …Césars !!
Plus ou moins au même moment, il réalise des Expansions (photo N°8) qui sont des grands épanchements de mousse, comparables à de la lave, qui se solidifie très rapidement dans une forme souple et sinueuse. Le succès aidant, il présente ses Expansions lors de véritables « happenings » organisés à travers le monde. « L’Expansion bouilloire » (photo N°8), dont je ne suis vraiment pas du tout fan, est indéniablement intéressante…encore fallait-il en avoir l’idée…Donc respect !
Photo N°8-« Expansion bouilloire » vers 1970-Mousse de polyuréthane expansée avec objet.
Collection particulière, Courtesy Fondation César, Bruxelles
Cette exposition met aussi l’accent sur les Enveloppages, moins connus, qui font suite aux Expansions. J’ai trouvé le concept assez amusant, d’autant plus que César « enferme » dans les feuilles de Plexiglas des objets anciens : téléphone, machine à écrire, ventilateur…moulin à café.
Photo N°8-« Enveloppage » 1971 (environ 40x40x50cm)-Moulin à café et Plexiglas
Collection particulière, Courtezy Fondation César, Bruxelles
A la fin de l’expo, je me suis demandée si César, tout au long de sa vie, n’avait pas eu envie de surprendre. J’admire son imagination géniale qui lui a permis de créer ces nouveaux concepts : Compressions, Expansions, Enveloppages… Chapeau ! La « compression » frappe. Mais trop de « compressions » lassent. Regardez la photo N° 5 : en clignant des yeux, on a l’impression de voir un frigidaire…
Mais j’ai trouvé ses premières sculptures, particulièrement ses « Plaques », magnifiques. Peut-être la fraicheur du premier jet ?
CESAR, LA RETROSPECTIVE
Centre Pompidou – galerie 1-Niveau 6
Jusqu’au 26 mars 2018-02-02
