Les œuvres de Zao WOU-KI sont fascinantes. En les contemplant, vous plongez dans un univers unique, où l’espace semble infini.
A ne pas manquer ! Vous avez tout le temps, cette exposition dure jusque début janvier 2019.
« 03.12.74 » 1974 Huile sur toile 250 x 260 cm
Centre national des arts plastiques/Fonds National d’art contemporain
L’EXPOSITION ZAO WOU-KI AU MUSEE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS : « L’ESPACE EST SILENCE »
Le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris a choisi de ne pas faire une rétrospective, mais de présenter les grands et très grands formats de cet artiste français d’origine chinoise.
Zao Wou-Ki (1920-2013) a toujours dit qu’il se sentait à l’aise dans la grande dimension, dans l’espace. Pour lui, peindre était une bataille avec l’espace. Bataille qu’il a menée de front avec succès !
Zao WOU-KI, né en Chine en 1920, quitte son pays en 1948 pour venir en France, où il s’installe définitivement. Mais, également très attiré par la scène artistique américaine, dont il perçoit la vitalité, il se rend à plusieurs reprises aux Etats-Unis. Il y trouve le moyen de cheminer dans sa quête d’un espace toujours plus vaste. Quête d’espace qu’il exprime avec brio dans ses peintures.
«Hommage à Henri Michaux-18.01.63 » 1963 Huile sur toile
Collection Particulière
Le titre de cette exposition, « L’Espace est Silence », donne toute la mesure de son travail. « L’espace est silence », un vers d’Henri Michaux, est issu de la première série de poèmes qu’il a écrits en 1950 sur les lithographies de Zao Wou-Ki, alors qu’ils ne se connaissaient pas. Autre rencontre fondamentale, toujours grâce à Henri Michaux, celle d’Edgar Varèse, compositeur français naturalisé américain, précurseur de la musique électronique.
« Traversée des apparences » 1956 Huile sur toile (97 x 195 cm)
Collection Particulière
« Traversée des Apparences » exprime clairement le choix de Zao Wou-Ki de s’écarter de toute volonté représentative. Dans les années 1950, les grands formats apparaissent pour s’imposer ensuite dans son travail.
Cette toile peinte dans des tons neutres témoigne du souhait de Zao Wou-Ki de faire disparaitre les références au monde environnant. Avec ce titre explicite, sa peinture s’affranchit effectivement de toute représentation.
En découvrant les peintures de Zao Wou-Ki, j’ai ouvert la porte d’un monde envoutant, où règne une liberté infinie. Le peintre nous donne la chance d’entrer dans un univers, autre que celui qui nous environne. « 31.01.63 » (ci-dessous) en est un bel exemple.
« 31.01.63 » 1963 Huile sur toile
Museum Flokwang, Essen (Allemagne)
Gros plan de « « 31.01.63 » »
Ce gros plan (ci-dessus) permet d’apercevoir toute la subtilité poétique et philosophique de cette toile. Nous plongeons dans l’infini, infiniment grand et infiniment petit, dans lequel nous nous perdons. Et cet infini est harmonieux et paisible.
Au cours des années 1970, Zao WOU-KI travaille de plus en plus les grands formats horizontaux, comme « 29.01.70 » (ci-dessous).
« 29.01.70 » 1970 Huile sur toile
Collection Particulière
Avec une gestuelle toujours très libre, certaines de ses œuvres donnent une impression de fluidité, tandis que d’autres sont marquées par l’empâtement.
Zao WOU-KI aime également, à travers ses peintures, rendre hommage à des artistes qu’il admire, comme Claude MONNET, Jean RIOPELLE, Henri MATISSE…Une façon de les remercier de l’avoir aidé à cheminer grâce à leurs œuvres qui le touchent profondément.
« Hommage à Henri Matisse I 02.02.86 » 1986 Huile sur Toile
Collection particulière
« Hommage à Henri Matisse » reprend la composition structurelle de « Porte-Fenêtre à Collioure » que Matisse a peint en 1914. Zao Wou-Ki vouait au peintre et à ce tableau une réelle vénération.
La toile de Matisse est au Centre Pompidou. Allez la voir pour les comparer …Vous verrez, leur complicité est très intéressante !
Enfin, face à l’insistance d’Henri Michaux, Zao WOU-KI accepte de réintroduire l’encre de Chine dans son travail. D’abord très discrètement dans les années 1970, puis de plus en plus fréquemment à partir des années 1980. Il se consacre alors à cette technique, qu’il avait volontairement tenue à distance, en raison de sa dimension « chinoise ».
« Sans Titre » 2006 Lavis d’encre de Chine sur Papier
Collection Particulière
Zao WOU-KI apprécie la souplesse, la rapidité d’exécution de l’encre de Chine, mais aussi le travail à l’horizontal. Et la possibilité de renégocier les rapports entre vides et pleins, blancs et noirs, liquide et support. Son pinceau le guide, dans une totale liberté de mouvement, animé uniquement par son désir de peindre.
Sa série de peintures à l‘encre de Chine, exposée dans la dernière salle, m’a encore plus émue que les autres. On imagine aisément ses pinceaux nerveux filer dans une grande fluidité harmonieuse sur ces immenses feuilles blanches. Une telle liberté crée un choc !
Cette quarantaine de toiles monumentales exposées (réalisées entre 1950 et 2000) de Zao WOU-KI est parfaitement mise en valeur dans les grandes salles blanches du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Elles n’en sont que plus attrayantes.
Cette exposition est celle qui m’a le plus marquée depuis septembre 2017. Zao WOU-KI a un talent remarquable pour exprimer l’espace infini, dans lequel on s’enfonce doucement, au risque de s’y perdre volontairement et dans une grande sérénité. Absolument fascinant !!
Je vous retrouve avec joie mi-septembre.
Un grand MERCI pour votre fidélité.
Vous êtes de plus en plus nombreux à me lire.
Et grâce à vous j’apprends beaucoup.
Ce qui est excellent pour ma culture, et pour mon inspiration :-))
Très bel été !
